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L’EMPIRE D’AKKAD

-2340 Ă  -2200 (environ)

Cet empire marquera de grandes ruptures. Les sĂ©mites gagneront une position qu’ils n’avaient jamais eue auparavant. Le fondateur de cette dynastie :

SARGON D’AKKAD.

Il bouleversera Ă  jamais le monde mĂ©sopotamien. On le connaĂ®t très peu. Deux ou trois inscriptions Ă  son sujet, c’est tout. On le connaĂ®t grâce Ă  une lĂ©gende parvenue sur plusieurs tablettes.

Fils d’une grande prĂ©tresse "Entum", type de prĂ©tresse ne pouvant avoir d’enfants... Sargon serait un roi "illĂ©gitime". Autre problème : on ne connaĂ®t pas son père... Les frères de son père campent ( !) dans la montagne.

Un bĂ©bĂ© est placĂ© dans une corbeille de joncs qui est dĂ©posĂ©e sur les eaux d’un fleuve. Le courant l’amène auprs d’Akki, puiseur d’eau. Un jour, la dĂ©esse Istar s’Ă©prend de lui...

Nul ne connaĂ®t la vraie vie de Sargon. De plus, peu d’objets furent dĂ©couverts. La capitale Akkad elle-mĂŞme n’a jamais Ă©tĂ© retrouvĂ©e...

Dans l’iconographie, stylistiquement, Sargon est un roi protodynastique.

••• Sur une stèle : Victoire de Sargon (provenant de Suse, visible au Louvre). ThĂ©matique guerrière (comme s’il devait marquer par sa puissance militaire une certaine legitimation).

••• Autre stèle : la "Stèle des Vautours" (le roi fracasse le crâne d’un ennemi).

Stèle de victoire d’Eannatum, roi de Lagsh dite "Stèle des Vautours" - Dynasties archaĂŻques - MusĂ©e du Louvre, MĂ©sopotamie archaĂŻque

Sargon va imprimer un nouvel ordre du monde. Il vient du cĂ´tĂ© de Kis. Il est au service du roi URSABABA qu’il va dĂ©trĂ´ner avant de commencer sa carrière.

En Mésopotamie, les cités étaient indépendantes avec des systèmes politiques propres ainsi que des divinités propres.

Sargon combattra LUGALZAGEZI, roi d’Uruk et s’empare de cette citĂ© ainsi que de Lagas, Ur et Umma. Il fondra une nouvelle capitale : Akkad. Il ira jusqu’Ă  Pir Hussein (au nord) et Ebla (nord ouest). Il incluera enfin Suse (au sud est).

Sargon d’Akkad aurait eu deux fils : Rimus (cf. la stèle de Rimus au Louvre) et Manistusu (Stèle de Manistusu : reprĂ©sentĂ© sans konakès mais avec une jupe). Manistusu engendrera Naram Suen duquel descendra SarKalisarri (le "roi de tous les rois").

Cf. l’obĂ©lisque noir de Manistusu.

Le disque d’EnHenuana (fille de Sargon entrĂ©e au cloĂ®tre du dieu NANNA). PoĂ©tesse d’une grande qualitĂ© littĂ©raire > premiers ouvrages de l’humanitĂ© signĂ©s Ă©manant d’une femme !

NARAM SUEN : identifiĂ© par une tĂŞte de bronze d’une technique admirable (l’une des pièces les plus cĂ©lèbres de l’art proche oriental). PrĂ©sence de barbe et bandeau. Cette pièce nous est parvenue de très loin (Ninive : Mossoul actuel).

A noter la grande qualité de la statuaire mésopotamienne.

La campagne contre les Lulubis (frontière orientale).

Stèle de Naram Suen (tiare). Plus de deux mètres de haut (visible au Louvre).

On remarque une rupture totale par rapport Ă  l’art mĂ©sopotamien habituel. Auparavant, on trouvait des bandeaux horizontaux successifs. A prĂ©sent, dimension ascensionnelle : le souverain franchit un mont (le mont Zagros) et combat les lulubis.

L’image du roi change. Naram Suen est vĂŞtu très lĂ©gèrement. Sa coiffure est inattendue : des cornes. Naram Suen a-t-il Ă©tĂ© divinisĂ© ? Comme si Naram Suen s’associait Ă  cette reprĂ©sentation divine. Inscription retrouvĂ©e : "Naram Suen dieu de son royaume".

Scène comparable sur le relief de Darband-Igawr (frontière irano-irakienne).

Puis survint la rĂ©volte contre Naram Suen. Des citĂ©s voulaient recouvrer leur indĂ©pendance. Cette rĂ©volte est le fruit de deux coalitions : sumĂ©rienne (les urukiens) et dans le secteur sĂ©mite (Kis). Naram Suen matera les Kisites.

Dans les textes de Naram Suen est mentionnĂ© la MĂ©diterranĂ©e : il serait allĂ© jusqu’Ă  Chypre.

A noter la statue de Bassetki en bronze, fait en cire perdue (magnifique !).

Nous rencontrons la première vision universaliste du pouvoir division du monde en cinq grandes parties. Au centre : Sumer (ou Akkad). "Kalam" = ĂŞtre sous la tutelle d’un roi. "Kisatu" (akk.) = la tutalitĂ©.

"Kur" = l’Ă©tranger des enfers.

Il s’agissait de la reprĂ©sentation du monde pour les mĂ©sopotamiens.

La divinisation du roi :

Auparavant on distinguait la sphère divine (le dieu) de la sphère de l’humain (souverain de la citĂ©). Par la suite on avait toujours la sphère divine (le dieu) et la sphère de l’humain (souverain de la citĂ©) mais entre les deux s’intercale une sphère intermĂ©diaire (souverain sargonide).

Signe du divin : l’Ă©toile (digir) prĂ©cĂ©dant un nom divin.

Iconographie : Tiare Ă  cornes. Titulature : "Dieu des quatre rivages".

Suivit une phase de confusion. L’empire d’Akkad s’est affaibli en interne. Des populations tenues Ă  l’Ă©cart du pays vont entrer et certains peuples ont eu des vellĂ©itĂ©s de s’emparer d’Akkad (invasion Guti).

La situation n’est pas Ă©gale dans tout le pays. PrĂ©sence des Gutis en MĂ©soporamie centrale (Bagdad Ă  Nippur). Mais plus au sud, la tutelle est plus nominale qu’effective. On assiste au mouvement de renaissance des sumĂ©riens.

Le monde SumĂ©rien est affaibli : phagocitĂ© par les sĂ©mites, affaibli par les Gutis.

La renaissance sumérienne

Ur III (2112 Ă  2004)

GUDEA

UR-NAMMU (vraisemblablement le fils d’un souverain d’Uruk). Il va reconquĂ©rir le territoire (un peu Ă  l’image de Sargon). Il Ă©tendra Ă©galement son autoritĂ© vers l’est.

Essor de l’empire d’Ur III (cette dynastie est la troisième grande dynastie de l’Histoire).

Cf. le Relief Sâr-Ipul.

GĂ©nĂ©alogie d’Ur III :

La ville d’Ur :

Plans de la citĂ©, avec une zigurat, un palais (probablement "e-hur-sag"), des hypogĂ©es royaux d’Ur III, giparu (Ă  la fois temple et lieu de vie de grandes prĂ©tresses associĂ©es au culte de la dĂ©esse NINGAL).

Les zigurat vont se développer très largement (cf. la "Tour de Babel"). La grande zigurat de Babylone mesurait 91 mètres de haut. Les zigurat apparaîssent avec UR-NANNU.

Celle d’Ur nous est parvenue dans un bel Ă©tat (restaurĂ©e Ă  l’Ă©poque, puis restaurĂ©e Ă  nouveau rĂ©cemment sous Saddam Hussein. Ce sont les constructions les plus reprĂ©sentatives de l’Ă©poque, mais Ă©galement les plus mystĂ©rieuses...

Ce ne sont pas des temples, mais des superstructures. Il n’y a donc pas de cavitĂ©s intĂ©rieures ou souterraines.

En briques crues avec une couche de roseaux toutes les sept couches se briques.

Le nombre d’Ă©tages est variable. Trois Ă  Ur (le premier double du deuxième, etc.). Quatre niveaux maximum. On arrivera Ă  un standard de sept Ă©tages (nombre Ă©levĂ© au niveau des cieux) : cf. "semaine de sept jours", "aller au septième ciel"...

On n’a retrouvĂ© que peu de traces sur les Ziggurat dans les textes. Seul un texte mentionne cela avec des mesures en plus : la tour de Babel (mais aucune explication).

On pourrait rechercher une explication chez les Grecs, dans les Ă©crits d’HĂ©rodote... Or HĂ©rodote, le plus grand menteur de l’AntiquitĂ©, n’est certainement jamais allĂ© en MĂ©sopotamie...

La Ziggurat d’Ur est reprĂ©sentĂ©e avec trois niveaux, le temple se situant au dernier Ă©tage (Temple haut).

Informations sur la glyptique :

Dieu Shamash (du soleil) utilisant une structure en terrase (comme nom escaliers) : ces marches reprĂ©senteraient-elles une ziggurat ? (Afin de monter et atteindre les divinitĂ©s ? )... Mâts et Ă©chelles (ascension) : centre du monde, axe du monde, avec la ziggurat comme point de contact entre l’En-Haut et l’En-Bas...

NB : La divinitĂ© est enfermĂ©e dans son temple qui est la "maison du dieu". On ne rentre pas dans un temple (comme on le ferait dans les lieux de cultes actuels).

On peut voir en la ziggurat une statue monumentale non figurative qui serait la marque de l’omniprĂ©sence du divin dans la citĂ© ; comme le tĂ©moignage de l’omniprĂ©sence de la divinitĂ© et de son omnipotence.

Rappelons qu’une ziggurat n’est pas un tombeau, ni un temple.

Les temples funĂ©raires et hypogĂ©es des rois d’Ur :

NB : Temples funĂ©raires = au-dessus du niveau du sol ; HypogĂ©es = constructions au-dessous du niveau du sol.

HypogĂ©es de Sulgi et d’Amar-Suen (prĂ©sence de voĂ»tes !).

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Grande structure de la ville d’Ur : le GiparĂ».

Epaisseur : huit mètres d’enceinte. Comporte un temple dĂ©diĂ© Ă  la dĂ©esse NINGAL possĂ©dant une entrĂ©e spĂ©cifique. Par cette voie on accĂ©dait Ă  une sĂ©rie de pièces. PrĂ©sence d’une cuisine (comme on en trouverait dans n’importe quelle maison) : le temple est la maison de la divinitĂ©, une divinitĂ© (qui mange au moins une fois par jour)...

On trouve également des caveaux souterrains (dans lesquels étaient enterrées les grandes prétresses) ainsi que toute une aile qui était le logis des prétresses.

Autre structure : l’Ehursag :

SĂ©rie de salles dont un ensemble Ă©tait sans doute officiel (probablement un trĂ´ne). Il y avait aussi des latrines, l’ensemble est très abĂ®mĂ©.

••• Quartier "AH" : maisons privĂ©es, magasins, Ă©coles, chapelles, khan, maison de la cuisine, rues).

••• Quartier "EM" : avec le "n° 3 gaystreet.

On quitte Ur pour diverses productions artistiques :

••• Stèle d’UR-NAMMU (MusĂ©e de Philadelphie) :

Trois mètres de haut !!! S’organise en registres (rĂ©gression : prĂ©sentation en bandeaux, tous les personnages ayant la mĂŞme taille). Structure construite en Ă©tages (une ziggurat ?)... Fonction de base du souverain : restaurateur de temple des divinitĂ©s. La notion de "roi bâtisseur" est une thĂ©matique fondamentale dans l’art mĂ©sopotamien.

Observation d’une scène dans un bandeau : scène symĂ©trique que l’on peut assembler en "pliant" l’axe de symĂ©trie (caractĂ©ristique de cette Ă©poque).

Une nouvelle titulature

De nouvelles titulatures apparaĂ®ssent :

— « Homme puissant » (sum. : nita.kalag)
— « Roi d’Ur » (sum. : lugal.urim.ak)
— « Roi de Sumer et d’Akkad » (sum. : lugal.kiengikiuri)

Le Code d’Ur-NAMMU

Code en sumĂ©rien (env. 2034) qui ne cessera d’Ă©voluer. Le code de HAMURABI ne fera que complĂ©ter les bases que reprĂ©sentĂ©es par le code d’UR-NAMMU.

Une volontĂ© d’harmoniser les poids et les mesures (pour la première fois) est Ă  la base de l’Ă©criture de ce code. Il s’agit davantage d’un code de jurisprudence constituĂ© de cas particuliers ayant fait l’objet de jugements qui ont Ă©tĂ© notĂ©s puis rangĂ©s dans ce code.

Y sont mentionnĂ©s des exemples d’application de la loi. On tient compte de la hiĂ©rarchie : tout le monde n’est pas frappĂ© par la mĂŞme loi...

Pour la première fois est citĂ© un « droit de la veuve et de l’orphelin ».

Les codes de LIPIT ISTAR, d’ES NUNNA et de HAMURABI prĂ©sentent un système de normalisation des poids, sous la forme d’un canard mort, repliĂ© sur lui-mĂŞme (Ă  la manière d’un chapon) mentionnant le poids : il s’agit d’un vĂ©ritable progrès de sociĂ©tĂ© pouvant Ă©viter des conflits possibles.

L’empire d’UR III a un cĂ´tĂ© « gestionnaire ».

Les dépôts de fondations

Pour la solidité de la construction étaient placés dans les fondations des statues ou des clous de fondation (ou encore la représentation de la divinité tenant un clou).

Quittons la MĂ©sopotamie et quittons l’Ă©poque... Nous voici en Syrie :

EBLA --- IIème millénaire

Description : Mur d’enceinte, diverses portes (porte sud-ouest), acropole, Temple D (comportant un lieu saint surĂ©levĂ©, une niche, une stèle, une table d’offrandes), Palais Q, Aire B, Palais E (sur l’acropole), Aire P, Temple N.

Temple D >>> Il y avait deux tourelles Ă  l’entrĂ©e. Ce modèle de temple servira Ă  tous les temples du Proche-Orient. On y a trouvĂ© le buste d’IBBIT-LIM, ainsi qu’un bassin d’eau lustrale et la cĂ©lèbre stèle d’EBLA.

Temple Q >>> Grande cour, grande salle. Ce temple est dit « temple occidental ».

Pourquoi avait-on besoin de palais Ă  Ebla ?

L’empreinte du sceau du fils du roi d’INDILIMGUR HADDAD (grand dieu ouest-sĂ©mitique de l’orage) a Ă©tĂ© retrouvĂ©e lĂ , ainsi qu’une urne contenant des tablettes dont l’une d’entre-elles Ă©tait dans une enveloppe mentionnant le nom du prince hĂ©ritier. Ce dernier est-il liĂ© au fonctionnement de ce temple Q ? On y a Ă©galement trouvĂ© des hypogĂ©es parmi lesquelles la tombe de la princesse, la tombe des citernes et celle du seigneur aux capridĂ©s.

Temple B1 >>> (SituĂ© sous le Palais Q) dit « Temple de Reseph ». Culte aniconique ? Au-dessus de l’acropole se trouve le Palais E.

Palais E >>> (palais du pouvoir, rĂ©sidence du souverain et certainement le cĹ“ur de l’administration d’Ebla).

Aire P >>> (dite d’ESTAR, version syrienne d’ISTAR, mais c’est la mĂŞme).

Palais Nord ;

Temple d’ESTAR : le plus grand jamais vu ! Colonnade interne (afin de supporter la toiture), statues. La grande terrasse d’ESTAR : Ă©nigmatique... Il s’agit d’un espace clos de deux ou trois mètres de haut. Espace central, rĂ©servĂ© Ă  un lion ? (animal emblĂ©matique de la dĂ©esse ESTAR).

Le Palais P (dit « septentrional ») : supports de vases, bassin, podium.

Temple N : dĂ©diĂ© au dieu SAMASH. Existence d’un bassin sur les lieux mĂŞmes de la prĂ©sence de la statue. Il ne s’agit donc pas de reprĂ©sentation divine...

Porte Sud Ouest : avec un plan en chicanes, de vĂ©ritables constructions.

FIN