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Cours de Mme LOCCO

• Introduction à la phonétique

Article publié le mercredi 4 mai 2005.


Le cours vise à faire découvrir les propriétés fondamentales du système sonore du langage. L’acquisition des notions de base en phonétique articulatoire acoustique et perceptuelle permettra de décrire les sons du langage humain et les faits sonores qui lui sont associés.

INTRODUCTION A LA PHONETIQUE

Programmation :

-  1e cours > Introduction.
-  2e cours > API (découverte des sons et des moyens de transcription).
-  3e cours > Phonétique articulatoire (articulateurs, classements articulatoires, les différents critères de classement des sons de la parole).
-  4e cours > Phonétique combinatoire et phonèmes de co-articulation (syllabes, phénomènes d’assimilation, effacement, allongement, diphtongation, etc.).
-  5e cours > Phonétique acoustique et perceptuelle (formants, spectrogrammes, observation visuelle et auditive, analyse des sons d’un gramme, synthèse de la parole).
-  6e cours > Phonétique supra-segmentale (ce qui se superpose : accents, intonations, tons...).

Introduction :

I. Langage, langue et parole :

-  Langage > Il y a langage dès qu’il y a communication d’un message (quel que soit le moyen employé). Ex. : le vol des abeilles (vol en « 8 » = fleurs pas loin). Le langage peut être plus ou moins élaboré et peut rencontrer des limites.

-  Langue : La langue est un ensemble d’unités qui entretiennent entre elles des rapports syntaxiques. Elle a un aspect créatif (on peut créer sans limite de nouveaux énoncés). La langue est réservée à l’espèce humaine. Langue = code = arbitraire. Système de signes, de règles. Il n’y a pas de population sans langue. On distingue langues orales, langues orales et écrites, langue des signes (reconnue officiellement depuis... 2004). La langue des signes peut être naturelle en cas d’enfant né de parents sourds. L’Espéranto : langue artificielle (1887) du Dr Louis-Lazare Zamenhof.

-  Parole : La parole est la mise en Å“uvre du message (= acte de communiquer).Transmission d’un message —> notion de compétence et une notion de performance. « Compétence » : ce que l’on connaît de la langue. « Performance » : l’habileté à employer ce que l’on connaît de la langue. Signe linguistique = arbitraire = conventions.

II. La place de la phonétique et ses différents aspects :

-  19e s. : On fait de la phonétique ou de la philologie (langage écrit) = étude de la langue au travers des textes. « Montrer que sa langue est la meilleure ». Il y aura le désir de faire des travaux > transcrire les sons d’une autre langue.

-  Dès le 16e s. il y aura tentative de rendre compte de la réalité articulatoire (création du petit signe différenciant labiale et dentale).

-  1863 : Théorie de la résonnance (Helmontz).

-  Deuxième moitié du 19e s. : Analyse de Fourrier (un son complexe se divise en plusieurs sons simples).

-  Invention du phonographe en France (Charles Cros).

-  1890 : Théorie des formants (Herman) : fréquence renforcée pour entendre les voyelles. (Point qui sera vu en fin d’année)

-  Début du 20e siècle : Invention par la société Bell du « sonographe » (papier brûlé) ; invention du premier synthétiseur de parole.

III. La chaîne de communication verbale : (cf. doc.)

Dans l’oralité d’une langue, il est intéressant d’examiner la diversité des usages qu’en font les locuteurs (en fonction de la zone géographique, de l’âge, du sexe, etc.). Cf. le français québecois : forme de langue normative. Différences morphosyntaxiques (je me le mange) ; Différences entre écrit et oral (distinction qui sera faite par tous les locuteurs francophones).


/2e cours/

L’Alphabet Phonétique International :

Créé à la fin du 19e s. par Paul PASSY et Henry SWEET dans le but d’enseigner la prononciation de la langue anglaise aux français et inversement. L’API a servi à transcrire les sons des langues les plus diverses très rapidement. La base de l’API est l’alphabet latin complété de symboles d’autres alphabets. Règle : un symbole = un son. Information notation : [ce que je prononce] et /la réalité/. Information ; deux lettres pour faire un son = dygraphe (ph, gn, ...).

-  [Cf. documents].

09/02/05/

Exercice proprioceptif du français :

Sons / Position des lèvres / Position de la langue / Commentaires

L’étude de 17 consonnes a donné 8 descriptions différentes. Organes participant à la réalisation des sons de la parole : lèvres, langue, voile du palais (les dents paticipent mais ne font pas de mouvement).

But de cet exercice : Découvrir les organes bucco-phonateurs en jeu au moment de l’articulation des sons de la parole en français. NB : il existe d’autres réalisations de sons dans d’autres langues.

La page sur l’API > Encyclopédie libre Wikipedia


/3e cours/

Physiologie de la parole :

« Comment l’appareil phonatoire fonctionne-t-il ? »

Aucun organe n’est destiné - au départ - pour la production de sons de la parole. Le pharynx contient les cordes vocales (produisant les sons). Chez les animaux, le pharynx est plus haut (donc moins de possibilités de mouvement).

I. LES ARTICULATEURS :

(GIF)

On considère « articulateur » toute partie mobile du conduit vocal sur laquelle on peut agir volontairement et qui est fonctionnelle dans la production de sons de la parole (palais et dents n’entrent pas dans cette catégorie).

••• Pharynx ••• Vélum ••• Langue ••• Lèvres

(On peut poser le fait que toute partie du conduit vocal est potentiellement un articulateur).

-  Le pharynx (ou « Ã©piglotte ») :

C’est une cavité de résonnance. En français on n’a pas de « pharyngales » (sons produits par le pharynx).

Le pharynx est entouré de muscles en forme de fer à cheval, ce sont les constricteurs. L’épiglotte s’abaisse pour fermer la trachée artère.(La luette ferme le conduit nasal). [Cf. coupe verticale du conduit vocal. En haut = la luette ; en bas = l’épiglotte].

-  Le vélum (ou voile du palais) (ou palais mou) (ou luette) :

Il détermine deux configurations distinctes du flux d’air (passage par le nez ou la bouche) :
-  Passage par la bouche uniquement
-  Passage par la bouche et le nez En tant qu’articulateur, le vélum entre en contact avec la racine langue.

-  La langue :

Elle comprte trois parties :
-  la racine,
-  le dos (ou corps),
-  la pointe (ou apex, ou encore partie prédorsale).

La langue peut avoir une action sur la configuration du conduit vocal. Elle intervient pour les voyelles et les consonnes.

On distingue deux grands types d’écoulements d’air en lien avec la langue : « central » ou « latéral » (cf. [l] : l’air passe sur les côtés = « latérale »). Elle peut bloquer le flux d’air sur toute la longueur ou laisser passer l’air sur les côtés.

-  Les lèvres : Leur mouvement est conditionné par de grands muscles attachés beaucoup plus loin ainsi que par des muscles intrinsèques. La protusion (avancée des lèvres) et l’arrondi des lèvres se font toujours simultanément (s’il y a protusion, il y a arrondi).

-  Le palais dur : En fonction des contacts qu’il aura avec la langue, il aura un rôle d’articulateur.

-  Les dents : Elles ne sont pas mobiles mais permettent le contact de la langue sur les alvéoles (derrière les dents, entre gencive et palais mou).

Palais dur et dents-alvéoles ne bougent pas : ils ne sont pas articulateurs. Mais le contact avec la langue les rend articulateurs.

II. LE LARYNX :

-  Ce n’est pas un articulateur (sauf dans certaines langues : cf. coup de glotte).

Il s’agit de la partie des voies respiratoires situées entre le pharynx et la trachée.

Le larynx descend dans la trachée lors des premiers mois de la vie. Il est plus important en volume chez les hommes que chez les femmes ou les enfants.

1) Cartilages :

La trachée est un ensemble de cartilages, un empilement d’anneaux cartilagineux. Le dernier anneau de la trachée, le plus massif, est mobile : c’est le premier élément du larynx appelé le cartilage cricoïde).

Au-dessus il y a deux cartilages aryténoïdes.

Encore au-dessus se trouve le cartilage thiroïde (en forme de « livre ouvert ») : il s’agit de la pomme d’Adam qui n’est visible que chez les hommes. L’os hyoïde est le seul os non relié au squelette. Il protège surtout l’épiglotte. (Lorsqu’on avale, l’épiglotte s’abaisse. Elle ferme le larynx, le protégeant ainsi de corps étrangers).

2) Les cordes vocales :

Ce sont des ligaments longés par des muscles sur lesquels on peut agir. L’ensemble est enrobé d’une muqueuse qui constitue la partie vibrante.

Devant, les cordes vocales s’insèrent dans l’avant intérieur du cartilage tyroïde. A l’arrière, elles s’insèrent sur les aryténoïdes. Le pivotement des aryténoïdes permet de rapprocher ou d’éloigner les cordes vocales.

Elles sont élastiques et mobiles : La pression de l’air va les écarter. Elles reprendront leur position initiale dès l’arrêt du flux d’air grâce à leur élasticité).

-  « Abduction » = cordes vocales écartées (glotte) ;
-  « Adduction » = cordes vocales rapprochées (fente glottique).

La position requise pour permettre la phonation (vibration des cordes vocales) est l’adduction. Cela nécessite une certaine tension longitudinale réalisée par un mouvement de bascule du tyroïde sur le cricoïde par compression latérale des cordes. Il y a phonation si l’on a :

-  adduction (rapprochement) des cordes vocales ;
-  tension longitudinale des cv ;
-  pression sous-glottique (= flux d’air égressif > qui sort des poumons).


09/03/05


Les cordes vocales ne vibrent pas !!! Seule la muqueuse agit.

A l’intérieur du larynx, les cordes vocales peuvent être utilisées comme articulateurs (mais pas en français) = coups de glotte. C’est la propriété élastique des cordes vocales conjuguée à l’effet Bernouilli* qui permettent le phénomène de vibration.

*Le Principe de Bernoulli : Daniel Bernoulli était un mathématicien Suisse. Il est toujours connu pour sa découverte qui dit : « La pression d’air diminue quand sa vitesse augmente » (lorsque la vitesse d’un gaz augmente, la pression à l’intérieur de ce gaz diminue. Dit plus simplement : l’air en mouvement exerce moins de pression que l’air immobile).

Vibrations (fréquence fondamentale de la voix) :
-  Hommes = 120 fois / sec.
-  Femmes = 250 fois / sec.
-  Enfant = 300 à 400 fois / sec.

La fréquence « fois/sec. » est exprimée en cps (cycles par seconde) ou en Hz (Hertz).

Avec l’âge, les cordes vocales sont moins collées (voix soufflée). Les différences de voix sont dues à des causes morphophysiologiques (hommes/femmes, âge, différences physiques,...).

En français, six sons n’utilisent pas les cordes vocales : /p/, /t/, /k/, /f/, /s/, /« ch »/.

Plus les cordes vocales s’étirent, plus la fréquence fondamentale augmente et plus la voix devient aigue. La fréquence fondamentale notée « fo » est exprimée en Hertz.

III CAVITES DE RESONNANCE (ou résonateurs) :

Une cavité est un résonateur qui amplifie les fréquences fournies. Les trois cavités : buccale, pharyngale et nasale.

-  Le résonateur buccal se modifie. On donne une configuration au conduit buccal (placement de la langue, par exemple).
-  Le résonateur nasal ne se déforme pas. Il amplifie toujours les mêmes fréquences.
-  Le résonateur pharyngal : ne se déforme pas. (id. nasal).

LES LIEUX D’ARTICULATION

Endroit précis de la bouche où l’air rencontre un obstacle total ou partiel (dans le cas des consonnes). (Production de consonnes : il y a toujours obstruction). C’est par rapport aux lieux d’articulation que sont nommées les différentes productions. (Lieu d’articulation = lieu où la langue se masse).

1) Réalisations obstruantes :

-  Une occlusion (fermeture totale) :

• Derrière le point d’occlusion, il y aura une pression d’air. • Relâchement brusque : bruit d’explosion (ou « pulsionnel ») > occlusive :

-  /p/ = lèvres = occlusive sourde (non-voisée) labiale
-  /t/ = apex/alvéoles = « occlusive non-voisée apicoalvéolaire »
-  /k/ = palais dur = « vélaire non-voisée »

-  /b/ = lèvres = occlusive sonore (voisée) labiale
-  /d/ = apex/alvéoles = « occlusive voisée apicoalvéolaire »
-  /g/ = palais dur = « vélaire voisée »

-  /m/
-  /n/
-  (gn)
-  (ng)

-  Une constriction :

Occlusion partielle avec section de rétrécissement : l’air passe par ce rétrecissement en produisant un bruit de friction. Rétrécissement = fricatives (ou constrictives) voisées ou non-voisées :

*/f/, /s/, /« ch »/ (non voisées) */v/, /z/, /« j »/ (voisées)

Les réalisations occlusives et fricatives (ou constrictives = même chose) sont des réalisations « obstruantes ».

-  Une occlusion insuffisante : (semi-constriction). La force musculaire ne tient pas suffisamment l’occlusion durant toute la production (ex. : /R/ roulé).

2) Réalisations non-obstruantes :

-  Toutes les voyelles ;
-  Les semi-voyelles (ou consonnes « sonorantes ») (ou « approximantes ») (ou « sonnantes ») (ou « semi-consonnes ») : /j/, /w/, /« ui »/.

(JPEG)
Voyelles

-  /i/ est consonnanfié en /j/
-  /y/ est consonnanfié en /« ui »/
-  /u/ est consonnanfié en /w/

Langue vers l’avant > voyelles antérieures ; Langue vers l’arrière > voyelles postérieures ;

(GIF)
Trapèze vocalique

Glotte = espace entre les cordes vocales. Espace sous la glotte : sub glottique ; Espace au-dessus de la glotte : supra glottique.

Air expulsé par les poumons > cordes vocales en adduction = consonnes voisées :
-  Configuration sans obstacle : voyelles ;
-  Occlusion : /b/, /d/, /g/ ;
-  Constriction : /v/, /z/, /« j »/ ;
-  Semi-construction : /j/, /w/, /« ui »/.

Air expulsé par les poumons > cordes vocales en abduction (écartées) = consonnes non-voisées :
-  Occlusion : /p/, /t/, /k/ ;
-  Constriction : /f/, /s/, /« ch »/ ;


L’APPAREIL RESPIRATOIRE

L’appareil respiratoire est initiateur = poumons (première étape de la production de sons)

L’air cicrule grâce à la variation de pression.

Pression = masse de gaz / volume de gaz.

L’air cicrule parce qu’il y a des variations de pression. L’air s’échappe du lieu où la pression est la + élevée vers le lieu où la pression est la + basse.

La respiration se produit parce qu’il y a des différences de pression entre la pression atmosphérique et la pression intra-pulmonaire :

P1 = pression pulmonaire ............... P2 = pression atmosphérique

POUMONS ....................................... EXTERIEUR

Si P1 > P2 alors circulation de l’air de P1 vers P2 ; Si P1 < P2 alors circulation de l’air de P2 vers P1 ;

-  Inspiration : appel d’air dans les poumons.

On crée une dépression dans les poumons en augmentant le volume de la cage thoracique pour agrandir les poumons. P1 diminue --- P1 < P2 --- l’air entre --- circulation de P2 (Extérieur) vers P1 (Poumons). On parle de flux d’air ingressif. < extérieur vers intérieur >

-  Expiration : suppression d’air dans les poumons.

Diminution de la cage thoracique. P1 augmente --- P1 > P2 --- l’air entre --- circulation de P1 (Poumons) vers P2 (Extérieur). On parle de flux d’air égressif. < intérieur vers extérieur >

(GIF)

En cas d’activité de phonation :

Quand on parle, flux d’air égressif. Ensuite, peu à peu, régulation de la pression pulmonaire et de la pression atmosphérique. (Pression pulmonaire = pression sous-glottique = "PSG").

-  1. Les muscles intercostaux externes interviennent pour garder un certain volume à la cage thoracique et garder constante la PSG.

-  2. Les muscles intercostaux internes prennent le relais pour freiner et réguler la remise en place de la cage thoracique afin qu’elle ne soit par trop rapide.

Production de la parole :

On parle sur un flux égressif. La PSG est proportionnelle à l’intensité des sons produits grâce aux cordes vocales et aux autres articulateurs.

La PSG doit rester pratiquement constante lors de l’émission de parole. On modifie le rythme de sa respiration pour parler.

Activité de phonation > inspiration brève et efficace > expiration lente.

-  Volume pulmonaire total : 7 à 8 litres.
-  Capacité vitale : 5 litres.
-  Volume résiduel (qui reste dans les poumons) : 2 à 3 litres.
-  Volume utile (inspiré et expiré à chaque cycle) : 0,5 litre (variable selon individus et activité).
-  Réserve inspiratoire et expiratoire : 4,5 litres.

DEBIT = VOLUME / TEMPS (exprimé en nombre de litres par secondes) > vitesse à laquelle l’air rentre et sort de l’appareil respiratoire.

• + le passage de l’air est difficile, + le débit est faible. • + la différence de pression est importante, + le débit est important.

LE MODE PHONATOIRE

"Comment va se réaliser la phonation" ?

-  Avec ou sans les cordes vocales.
-  Opposition voisée / non-voisée (en production) et sourde / sonore (en perception).
-  Les voyelles sont toujours voisées.
-  Seules 6 consonnes sont non-voisées : /p/, /t/, /k/, /f/, /s/, /"ch"/.

MODES ARTICULATOIRES

" Quelle utilisation fait-on du flux d’air" ?

• Mode articulatoire avec flux d’air utilisé :

Mode occlusif avec fermeture totale du conduit vocal ;

Mode constrictif avec fermeture partielle du conduit vocal.

• Modes articulatoires obstruants :

Mode semi-inclusif pour le /R/ "roulé" ;

Mode non-obstruant pour voyelels et semi-voyelles.


23/03/05


Voyelles :

• Mode de fonctionnement articulatoire : Aperture = ouverture + ou - grande de la bouche pour produire la voyelle. On parle de "degrés d’aperture". Il y en a 4 :
-  Fermé
-  Mi-fermé
-  Mi-ouvert
-  Ouvert

• Mode de fonctionnement vélaire :
-  Nasal
-  Oral

• Lieu d’articulation :
-  Position de la langue dans la cavité buccale.

• Labialisation :
-  Lèvres étirées : (JPEG)
-  Lèvres arrondies : (JPEG)

Consonnes :

• Mode de fonctionnement articulatoire :
-  Occlusif
-  Constrictif
-  Semi-constrictif

• Mode de fonctionnement vélaire :
-  Nasal
-  Oral

• Mode de fonctionnement laryngien :
-  Voisé
-  Non voisé

• Lieux d’articulation :
-  Bilabial
-  Labio-dental
-  Dental (ou alvéolaire)
-  Prépalatal
-  Palatal
-  Vélaire
-  Uvulaire

• Remarques :

-  Son = voix
-  Bruit = air qui rencontre un obstacle
-  Pour une consonne sonore, l’air arrive par petites bouffées, les CV sont en adduction.
-  Pour une consonne sourde, l’air arrive sans obstacle, les CV sont en abduction.
-  Sans voisement, les obstacles à l’air sont une occlusion ou une constriction.
-  Avec voisement : 1er obstacle = CV ; 2e obstacle = constriction, occlusion, ou semi-constriction.
-  Pour les voyelles, parcours libre de l’air avec configurations.


-  Consonnes :

PHONEME LIEU ORAL/NASAL VOISEMENT MODE
p bilabiale orale sourde occlusive
b bilabiale orale sonore occlusive
t apicodentale orale sourde occlusive
d apicodentale orale sonore occlusive
k vélaire orale sourde occlusive
g vélaire orale sonore occlusive
m bilabiale nasale sonore occlusive
n apicodentale nasale sonore occlusive
"gn" palatale nasale sonore occlusive
"ng" vélaire nasale sonore occlusive
f labiodentale orale sourde fricative
v labiodentale orale sonore fricative
s dentale orale sourde fricative
z dentale orale sonore fricative
"ch" prépalatale orale sourde fricative
"j" prépalatale orale sonore fricative
l apicoalvéolaire orale sonore liquide latérale
r uvulaire orale sonore liquide roulée

-  Voyelles :

PHONEME APERTURE ORAL/NASAL LABIALIS. POS. LANGUE
i fermée orale étirée antérieure
e mi-fermée orale étirée antérieure
"è" mi-ouverte orale étirée antérieure
a ouverte orale arrondie antérieure
y fermée orale arrondie antérieure
"eu" mi-fermée orale arrondie antérieure
œ mi-ouverte orale arrondie antérieure
"in" mi-ouverte nasale arrondie antérieure
"un" mi-ouverte nasale arrondie antérieure
"e" moyenne orale neutre médiane
u fermée orale arrondie postérieure
o mi-fermée orale arrondie postérieure
(o) mi-ouverte orale arrondie postérieure
(a) ouverte orale arrondie postérieure
(on) mi-ouverte nasale arrondie postérieure
(an) ouverte nasale arrondie postérieure

06/04/05


Différents critères de classement des sons en français :

(JPEG)
Représentation des 17 phonèmes consonantiques

Caractéristique des consonnes :

Caractéristique des voyelles :

  1. Lieu d’articulation : Antérieur (avant) >>> Postérieur (arrière)
  2. Aperture : Ouvert >>> Mi-ouvert >>> Mi-fermé >>> Fermé
  3. Oralité/Nasalité : Il n’y a pas de voyelles nasales en anglais mais des phénomènes de nasalisation. En espagnol, on trouve cinq voyelles (a, e, i, o, u).

27/04/05


Autre façon de voir les choses

((Observation de la position de la langue dans la cavité buccale

En français, il y a quatre positions de la langue (de la + basse [a], à la + haute [i].

Pour chaque voyelle, on associe le degré d’aperture à la hauteur de la langue correspondante :

Aperture Haut. langue Voyelles
Fermé haut i, y, u
Mi-fermé mi-haut e, o
Mi-ouvert mi-bas "è", "o"
Ouvert bas "a", a

Cette description ne prend pas en compte l’aspect "antérieur" ou "postérieur". Elle n’est donc pas suffisante.

Pour les consonnes :

-  p, b > avant (antérieur)
-  t, d > central
-  k, g > arrière (postérieur)

La description est là encore assez limitée (3 positions pour les consonnes)... Donne des informations sur le degré de constriction :

  1. Constrictives : consonne réalisée avec la plus forte constriction possible.
  2. Approximantes : écart entre les articulateurs est plus grand, le son ne produit aucune friction. (semi-voyelles, par exemple).
  3. Constr. très relâchées : constrictives liquide (leur émission évoque une idée d’écoulement) [l], [r].

CONCLUSION

Les tentatives de classement des unités phonétiques :

Au commencement...

Depuis l’Antiquité, on a tenté de faire ce classement. "Consonnes" > "sonnent avec quelque chose" (n. f. 1529 ; lat. gramm. consona " dont le son se joint à "), avec la voix > conservation de ces deux termes "consonne" et "voyelle".

Deux types de critères :

  1. Articulatoires (réalisation de l’articulation) > Production ;
  2. Auditifs (aspect perceptif du son) > Perception.

Les critères "auditifs" parlent de voyelles
-  aigues (i) ;
-  graves (u) ;
-  compactes (a) ;
-  bémolisées (y).

et de consonnes
-  momentanées (p, t, k)
-  continuées (f, s, "ch", v, z, "j", r) ;
-  stridentes (toutes les fricatives sauf [l] et [r]) ;
-  graves (p, b, m)
-  aigues (t, s, l, d, z)
-  compactes (k, g, "gn").

Une autre classification :

Les traits distinctifs où l’on ne considère que les traits pertinents (de ce fait, certains traits ne sont pas utilisés).

Les cordes vocales sont :
-  molles pour voisées ;
-  rigides pour non voisées.

Sonant :
-  (+) >>> quand le bruit réalisé provient des CV (voyelles, semi-voyelles, l, r, m, n, "gn", "ng" ;
-  (-) >>> quand la force du bruit vient d’ailleurs (on ferme le conduit vocal ou bien l’air passe dans un couloir restreint : occlusives/fricatives).


04/05/05


Sons obtenus à partir de la graphie "x" :

Après une transcription de mots en API, ont été isolées les différentes manières de transcrire les différents sons rencontrés avec la lettre "x".

-  exiger > [gz]
-  exclure > [ks]
-  exciter > [ks]
-  sixième > [z/j]
-  paroxysme > [ks]
-  paix > [-]
-  dix > [s]
-  exact > [gz]
-  réflexe > [ks]
-  axiome > [ks/j]

Les sons différents obtenus à partir de la graphie "x" sont regroupés ainsi :

"x" = [ gz, ks, k, z/j, ks/j, - ] (le [ - ] correspond à "rien, cf. dans "paix" le "x" final).

• Remarques :

-  Perte de voisement : dans "absent" > "bs" devient [ps] > perte de voisement qui peut être notée [bs] avec le diacritique ° placé sous le "b" :

(GIF)

-  Voisement : un signe diacritique différent indique, quant à lui, un passage de "non-voisé" à "voisé" (l’inverse, donc). Ce [k] voisé se rapprochera du [g] :

(GIF)

-   Assimilation régressive de surdité : La seconde consonne domine la première

(GIF)

(L’assimilation régressive se fait de droite à gauche. Ex. : dans [medsin] ("médecine"), [d] devient sourd et se réalise (presque) comme [t] sous l’influence de la consonne sourde [s] —> [metsin]).


11/05/05


Les différentes manières de transcrire les différents sons rencontrés pour le son [o] :

au - ot - os - eau - o - op - oh - ô - haut - hauts - hau - aux - eaux - aulx - aud - aut - ho - ault - hauts.

Les différentes manières de transcrire les différents sons rencontrés pour le son [e] :

ées - es - ai - é - ait - ais - ei - aits - és - hé - eh - ers - er - et - ez - est - ed - aid - aids - ef - efs - ets - aie - aies - haie - haies.

Les traits distinctifs

[photocopie du cours]

On peut aussi classer les sons d’après les propriétés qu’ils ont en commun., ce qui permet de les regrouper en classes naturelles.

Une classe est d’autant plus naturelle qu’elle est définie par le moins de traits possible. Parmi le très grand nombre de traits existants, on retient ceux qui sont fonctionnels ou distinctifs dans la langue étudiée. On distingue différentes sores de traits :

LES TRAITS DE CLASSE MAJEURE

-  1. Sonant/Non sonant /renvoie à la source d’excitation principale/ : • [+sonant] > lorsque la source d’excitation principale est le larynx, les cavités supérieures servant de résonnateurs. Ce sont les voyelles, les semi-voyelles (ou les glides), les consonnes latérales, vibrantes et nasales. • [-sonant] > les consonnes occlusives et fricatives, parce que la source d’excitation est dans la cavité buccale (bruit). (Ne pas confondre sonnant avec cordes vocales molles).

-  2. Vocalique/Non vocalique /renvoie à la structure syllabique dans laquelle se trouve le son/ : Les sons vocaliques ([+voc]) forment le noyau (*) des syllabes. Ce sont donc essentiellement des voyelles. Certaines consonnes peuvent devenir vocaliques. (*) cf. plus bas.

-  3. Consonantique/Non consonantique : Les sons consonantiques sont produits par une obstruction importante du canal buccal. Sont [-cons] les voyelles et les glides ; sont [+cons] toutes les consonnes sauf les glides.

LES TRAITS DE CAVITÉ

TRAITS ET MODES D’ARTICULATION

-  1. Continu/Non continu : L’articulation des sons [-cont] impliquent une occlusion de la cavité buccale au moins dans sa partie médiane. Les consonnes occlusives, nasales et latérales sont [-cont]. Tous les autres sons (y compros les voyelles) sont [+cont].

-  2. Racine de la langue avancée/Non avancée (advanced tongue root) : L’avancement de la racine de la langue entraîne un élargissement du passage pharyngal. Les voyelles [i, e, y, "eu", o, u] ainsi que les trois semi-voyelles du français sont [+atr].

-  3. Racine de la langue reculée/Non reculée (constricted tongue root) : Le recul de la racine de la langue entraîne un rétrécissement du passage pharyngal. Les voyelles [a, "a", "o"] sont [+ctr].

TRAITS DE SOURCE

-  1. Cordes vocales rigides/Non rigides : Lorsque les cordes vocales sont raides, elles ne peuvent vibrer au passage de l’air. Les consonnes sourdes sont [+cv rigides].

-  2. Cordes vocales molles/Non molles : Lorsque les cordes vocales sont molles, elles vibrent au passage de l’air. Les sons voisés sont [+cv molles].

-  3. Strident/Non strident : Les sons [+strident] sont caractérisés par une grande quantité de bruit. En français, ce sont toutes les consonnes fricatives. En québécois, il faut ajouter les affriquées ["ts", "dz"]. L’anglais possède des fricatives [-strident].

-  4. Glotte ouverte/Non ouverte : Les sons [+glotte ouverte] implique une ouverture de la glotte de façon à produire un bruit. [h] est [+glotte ouverte].

• Toutes les voyelles sont [+vocalique, -consonantique, +sonant, -latéral, -antér., +cv molles (voisées)].

(JPEG)
Une syllabe
(GIF)
Syllabe minimale
On a besoin au minimum d’un noyau (exemple : a).
Dernier cours pris mercredi 11 mai 2005. Projet de notes collaboratives - Apportez vos compléments, remarques ou correctifs - Merci à Andrée pour sa participation - Message personnel : c’est mieux, là, Stéphanie ? ;o)

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